18 RUE CHAMPIONNET 75018 PARIS
Rénovation énergétique ambitieuse pour une ancienne copropriété
IDENTITÉ
1911
1441
2
22
Individuel
Mixte
DONNÉES CLÉS
66 %
334 kWhep/m²/an
52,000 €
115 kWhep/m²/an
CONTEXTE DU PROJET DE RÉNOVATION
Cette fiche de site a été rédigée à partir de la fiche projet Construction21 réalisée dans le cadre des Trophées CoachCopro 2019.
Située dans le 18ème arrondissement à Paris, cette copropriété du 20ème siècle se compose de deux bâtiments, un sur rue et un sur cour et présente une géométrie complexe (1 cour, 2 courettes, renfoncements) et pluri-mitoyenne (l'immeuble est plus haut que ses voisins).
La copropriété présente un grand développement de façades (source de déperditions) et de nombreux pignons aveugles.
La copropriété envisageait de végétaliser la cour mais la présence de caves sous la cour ne permetait pas la mise en place de pleine terre. Des bacs plantés ont donc été prévus.
Déroulement global du projet
Un diagnostic énergétique a permis de comprendre l'efficacité de différentes interventions en simulant quatre scénarios, en plus des travaux de base qui consistaient au ravalement des façades, à la réfection des toitures (sans amélioration thermique) et à la réfection de l'étanchéité de la cour.
Détails des scénarios :
- Travaux de base + amélioration thermique des toiture et des façades sur cour et courette Nord Ouest (14% d'économies en énergie finale)
- S1 + ITE pignon Ouest et courette bâtiment A (38% d'économies en énergie finale)
- S2 + ITE pignon Est et façade Nord du bâtiment A (58% d'économies en énergie finale)
- S3 + travaux privatifs d'efficacité énergétique (remplacement menuiseries par du double vitrage, mise en place de thermostats, remplacement des chaudières par des modèles à condensation). (66% d'économies en énergie finale).
Celui retenu par les copropriétaires a été d'effectuer tous les travaux d'efficacité énergétique possibles, excluant uniquement certains travaux privatifs, pour une économie estimée à plus de 60% en énergie finale et en émissions.
Travaux réalisés
La toiture (brisis + terrasson) a été isolée à la fois par l'extérieur (sarking) avec un produit fin performant (polyuréthane de 13 cm, résistance thermique R de 6m².K/W), et sur le plancher bas des combles non aménagés du terrasson en déroulant 2 couches croisées de laine de roche souple (10 cm + kraft en frein-vapeur + 20cm, R de 8m².K/W). La résistance thermique totale de la toiture est donc de 14 m2.K/W.
Les pignons ont été isolés par l'extérieur avec de la laine de roche d'épaisseur 14 cm (R de 3,9 m2.K/W), avec un enduit microporeux.
L'ensemble des menuiseries des cages d'escalier ont été remplacées par des menuiseries bois à double vitrage.
Au niveau des travaux privatifs, les copropriétaires qui le souhaitaient pouvaient remplacer leur menuiseries par des fenêtres bois double-vitrage 4/16/4 argon (70 menuiseries remplacées !).
Des ventilations mécaniques ont été posées dans les parties privatives (extractions dans les pièces humides), et des entrées d'air ont été créées dans les fenêtres n'en ayant pas.
Le plancher haut des caves a été renforcé avec des poutres métalliques.
Les garde-mangers sur cour ont été isolés par l'intérieur en laine de roche, lorsque les propriétaires ont donné leur accord.
La façade sur rue en brique a été ravalée en remplaçant les briques défectueuses, en reprenant les joints et en appliquant un traitement minéralisant.
Les persiennes, qui assurent la protection solaire de cette façade Sud, ont été révisées et remplacées à l'identique où nécessaire.
C'est une démonstration d'un vrai gain en énergie sans atteinte à l'aspect patrimonial : les façades en brique sur rue et courette ont été ravalées, mais c'est l'isolation des pignons et des toitures qui a permis un tel gain.
En considérant que l'immeuble est mitoyen avec 5 parcelles différentes (y compris d'un domaine de la RATP), des conventions de servitude d'empiètement ont du être signées pour chaque mur mitoyen. Toutes les interventions respectent la perméabilité et le mode de fonctionnement d'un bâtiment ancien.
Chaque surface déperditive a été prise en considération, ce qui a par exemple permis l'isolation des garde-mangers et le renfoncement de la façade en brique sur cour, ainsi que les courettes.
Financement du projet
La maîtrise d'ouvrage a pu bénéficier du diagnostic énergétique au préalable (INDDIGO), des conseils d'architectes spécialisés dans la rénovation thermique (ARTPRIM) et de l'accompagnement et conseil de URBANIS qui a permis d'obtenir des financements de différentes structures : ANAH, Ville de Paris, Conseil Régional d’Île de France (CRIF), Aide de Solidarité Énergétique (ASE) financée par le Fonds d’aide à la rénovation thermique des logements (aide ASE pour 8 copropriétaires occupants, dont 4 400 euros du CRIF).