La rénovation énergétique valorise le patrimoine

Paul-Henri Vigneron est président de la Société par Actions Simplifiée (SAS) de l’agence Vigneron Immobilier, à Montbéliard (25). La société est syndic de copropriété d’un immeuble de 75 logements (pour autant de propriétaires), rue Résidence de l’Hôtel de Ville à Sochaux, dont la rénovation énergétique s’achève en cette fin d’année.

C’est un travail de longue haleine qui voit son aboutissement cet hiver. « Pour valider un dossier comme celui-là, c’est au moins cinq réunions avec l’ensemble des propriétaires et de nombreux coups de fils pour rassurer derrière. Il faut beaucoup de pédagogie. Mais au final, l’immeuble va être tout neuf ! Les gens vont croire que le bâtiment a seulement cinq ans alors qu’il date des années 1970… ».

Depuis qu’il a eu connaissance de l’existence de MaPrimeRénov’ Copropriétés en 2020, Paul-Henri Vigneron s’est mis en quête de rénover une partie du parc total de 4 000 logements que gère son agence. L’immeuble de 12 étages de Sochaux est le tout premier à être concerné. « Pour valider les travaux de rénovation, il faut qu’un tiers des propriétaires soient d’accord. Parfois, ça ne passe pas à une voix ! Je dois souvent expliquer aux gens pourquoi ça vaut le coup, leur dire que leur logement prendra de la plus-value. La rénovation énergétique valorise leur patrimoine, ils ont tout à y gagner. ».

De classe énergétique D auparavant, l’immeuble sochalien va passer à B grâce à une rénovation Bâtiment Basse Consommation (BBC). Les travaux, d’un montant de 2 M€ environ, comprennent l’isolation thermique par l’extérieur et de la toiture, le renforcement des fenêtres par du double vitrage, l’amélioration de la chaufferie, l’étanchéité des balcons ou encore la mise en place d’une ventilation hygrorégable dans tous les logements. « Les propriétaires feront des économies de charge qui seront divisées par deux car ils passeront de 196 kW/h par mètre carré à 96. On a calculé que le coût de chauffage sera de l’ordre de 631 €/an par logement. » Les petites mensualités des prêts à taux zéro, accordés aux revenus modestes et très modestes, seront donc remboursées sur les économies de charge.

Mais ce qui a poussé Paul-Henri Vigneron à se lancer dans la rénovation énergétique, c’est aussi et surtout le montant des aides versées, notamment par l’ANAH et PMA. Le socle MaPrimeRénov’ (MPR) atteint les 490 583 €, l’aide de la collectivité les 112 500 €. « Et comme on rénove en étiquette B, nous avons un bonus MPR supplémentaire de 500 € par logement et Pays de Montbéliard Agglomération double son aide, à hauteur donc de 225 000 €. Au final, j’arrive à plus d’1 M€ toutes aides confondues avec les Certificats d’Économie d’Énergie, soit 50% du coût des travaux. Ça incite beaucoup à les faire ! »  

Alexis BEUSCART, journaliste à Pays de Montbéliard Agglomération