La rénovation des copropriétés : tout savoir sur les travaux
Agir sur l’enveloppe (sols et planchers bas, murs, combles, toitures et fenêtres) est primordial. En effet, si la copropriété n’est pas suffisamment protégée des variations de températures extérieurs, cela se ressent rapidement à l’intérieur. Isoler l’enveloppe permet de réduire les déperditions d’énergie, ce qui induit une diminution du besoin de chauffage et donc une diminution des charges.
Les matériaux isolants communément utilisés sont :
- Les matériaux minéraux (laine de verre, laine de roche, argile expansée…)
- Les matériaux naturels / biosourcés (fibre de bois ou lin, laine de coton ou paille…)
- Les matériaux synthétiques (polystyrène, polyuréthane…)
Les sols et plancher bas
Les sols et planchers bas représentent 10% des déperditions thermique. C’est le 3ème poste de fuite de chaleur, il est donc important de les isoler.
Les travaux peuvent s’effectuer de deux façons :
- Isolation par l’intérieur ou par le haut :
L’isolant est posé en surface. Cela peut être la pose d’une dalle flottante ou le soufflage d’isolant entre les solives de la charpente.
La dalle flottante est une dalle de béton posée sur un isolant thermique sous forme de panneaux rigides. Elle est dite « flottante » car elle est n’est pas intégrée au sol d’origine, elle est posée par-dessus.
Illustration d’isolation par dalle flottante.[1]
Le soufflage d’isolant entre les solives et la charpente nécessite également de déposer et reposer le plancher.
Ces deux techniques d’isolation sont très contraignantes. Elles sont plus coûteuses que l’isolation par l’extérieur (ou le bas). De plus, elles rendent impraticable la pièce pendant les travaux. Enfin, la pose d’une dalle par-dessus le sol existant induit des aménagements supplémentaires (tels que le rehaussement des seuils de portes, l’installation d’un nouveau plancher).
Cependant, ces techniques permettent d’isoler des sols qu’il n’est pas possible d’isoler par le bas (s’il n’y a pas d’espace accessible sous le sol).
- Isolation par l’extérieur ou par le bas :
Dans ce cas, l’isolant est posé en dessous du sol, par le garage ou la cave ou tout autre local non chauffé, accessibles. Cette technique est la pose d’isolant en sous-face ou le flocage en sous-face.
Les techniques sont à peu près similaires que celles de l’isolation par le haut. Cela peut être la fixation, grâce à des chevilles, de panneaux rigides faits d’isolants. Et aussi, la projection (flocage) d’isolant directement en sous-face.
Image d’illustration du flocage en sous-face. [2]
Attention : il faut prêter attention aux pont thermiques et aux jonctions avec les murs. Les ponts thermiques sont des points de liaisons entre les murs ou le mur et le sol, qui ne sont pas isolés. Il est important de penser à les traiter également pour éviter d’avoir encore des déperditions.
Illustration du traitement des ponts thermiques.[3]
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Les murs
La déperdition thermique des murs est estimée à environ 25%, ce qui en fait le 2ème poste de perte. Les murs ont la particularité d’être le principal élément qui induit l’effet de paroi froide.
L’effet de paroi froide apparait lorsque l’écart de température entre la surface des murs et l’air ambiant est supérieur à 3⁰C. Cela induit un ressenti de la température de l’air ambiant moins élevé que ce qu’il est réellement. Par exemple, si la pièce est à 20⁰C, que les murs sont à 15⁰C, le ressenti se situera autour de 17⁰C. Cela implique donc un effort de surchauffe. De plus, cet écart de température peut faire l’objet d’humidité et ainsi, les inconvénients qui en découlent (condensation, moisissure, nuisance pour la santé… etc.). |
Tout comme les sols et planchers bas, l’isolation des murs peut être faite par l’intérieur ou par l’extérieur.
- Isolation Thermique par l’Intérieur (ITI) :
Cette technique consiste à poser des panneaux de doublage sur l’ossature ou en contre-cloison. L’isolant peut également être projeté en vrac derrière la contre-cloison.
Image d’illustration d’une ITI.[4]
Une ITI, de même qu’une isolation des sols par l’intérieur, peut être contraignante car elle implique une perte de surface. Cependant, c’est la seule solution pour isoler, par exemple, un bâtiment dont la façade protégée architecturalement car elle ne nécessite pas de demande d’autorisation d’urbanisme.
- Isolation Thermique par l’Extérieur (ITE) :
L’ITE permet d’effectuer un ravalement de façade tout en ajoutant un isolant, ce qui est une double rénovation ! De plus, l’ITE est plus efficace que l’ITI car elle recouvre bien tout le bâtiment et empêche l’apparition de ponts thermiques. Aussi, il n’y a pas de perte d’espace comme pour l’isolation par l’intérieur. La difficulté principale est qu’une modification de l’aspect extérieur d’un bâtiment implique une demande au service urbanisme de votre ville.
L’isolation des murs par l’extérieur s’effectue en deux étapes :
- La pose de l’isolant, principalement sous forme de panneaux rigides.
- La pose du revêtement.
Si vous choisissez un revêtement simple (enduit), il est appliqué directement sur l’isolant.
Si vous souhaitez poser un revêtement plus lourd (type bardage bois), il faudra poser un support au préalable pour les fixations.
Les fenêtres et menuiseries
La déperdition thermique des fenêtres et menuiseries est estimée entre 15 et 20%. Le choix du vitrage et le matériau de la menuiserie autour sont importants.
Les indicateurs de performance pour les fenêtres sont :
- La perméabilité à l’air : la quantité d’air, non contrôlée, qui entre et sort par les menuiseries / fenêtres
- L’étanchéité à l’eau : la quantité d’eau, non contrôlée, qui s’infiltre à travers les menuiseries
- La résistance au vent
- Le coefficient de transmission thermique : calcul qui permet de connaître la déperdition thermique des fenêtres. Aussi appelé « coefficient U ».
- Le facteur solaire : c’est la partie des rayons du soleil qui passe par le vitrage et qui se diffuse de la chaleur dans la pièce. C’est un calcul dont le résultat se situe entre 0 et 1. Plus ce résultat est élevé, plus le vitrage laisse l’énergie du soleil pénétrer le logement.
Les indicateurs mettent en exergue 2 éléments à surveiller : le vitrage et la menuiserie.
Il est essentiel d’abandonner le simple vitrage. Vous pouvez le remplacer par :
- Le double vitrage classique
- Le vitrage à isolation renforcée
- Le triple vitrage classique
Concernant les matériaux du cadre, les plus performants (par ordre de performance) sont :
- Bois
- PVC
- Aluminium
Si vous souahitez rénover vos fenpetres avant de les changer entièrement, vous pouvez :
- Calfeutrer : changer les joints entre les ouvrants (partie mobile) et le dormant (partie fixe) pour quelques euros.
- Survitrage : doubler voire tripler la vitre en place avec l’injection de gaz argon entre les vitres pour une meilleure isolation. Cette méthode est plus couteuse, et pas forcément avantageuse comparé à un remplacement de la fênetre.
Vous pouvez également ajouter une mention aux volets et/ou stores, pour le confort d’été notamment. Ils empêcheront les rayons du soleil de diffuser un surplus de chaleur dans le logement.
La toiture / les combles
La déperdition thermique par le toit est estimée à 30%, ce qui en fait le 1er poste de déperdition. L’isolation des combles ou de la toiture est donc une priorité !
Les travaux d'isolation peuvent être effectués au niveau des rampants, avec des rouleaux ou des plaques d’isolant. Ou également par soufflage de l’isolant directement dans les combles.
Une isolation thermique par l’intérieur (ITI) concerne plutôt l’isolation sous rampants (donc des combles).
Une isolation thermique par l’extérieur (ITE) permet une rénovation de la toiture. Elle s’insère entre et/ou en dessus des chevrons et est recouverte par une couverture (en tuile, en zinc, en ardoise, etc).
À noter que lorsque vous effectuez des travaux d’isolation, il faut toujours penser à améliorer votre système de ventilation !